RDV Station Café des Bains* / Valérie Marsaudon

*La station doit son nom à l’ancien «café des Bains» détruit en 1945 qui surplombait le port . Picasso s’y rafraichissait souvent lorsqu’il habitait Royan en 1940 et il immortalisa le café par une œuvre cubiste du même nom  exposée aujourd’hui au Musée Picasso à Paris. De nos jours, le café a été remplacé par le bâtiment aux courbes légères qui réunit Vent d’Ouest et la Siesta.

En descendant du tramway, je me souviens de l’une de mes premières rencontres avec Valérie Marsaudon, c’était au Printemps 2009 pendant les Grandes Traversées How Do you are Beach. Elle est arrivée avec sa moto verte, son casque émeraude et sa combinaison cousue main type bleu ouvrier, et on a enchainé les installations et les performances. Royan accueillait Jared Gradinger et une trentaine d’artistes qui détournaient les lieux publiques pendant une semaine. Inoubliables Super Night Shot Gob Squad, Mark Jenkins, Pictoplasma ! Valérie est une artiste touche-à-tout, peintre, plasticienne et créatrice de mode.  En moins de deux, elle avait infiltré la troupe, jusqu’à faire une figuration dans la grande procession de la Beach party de Pontaillac. C’est Valérie Marsaudon, imprévisible, curieuse et toujours partante pour des expériences artistiques.

 

J’ai rendez-vous chez elle. Elle habite un appartement  avec tout les éléments cosy des années 50 : parquet caramel doux, loggia ouvrant sur le théâtre de la rue, une cheminée comme chauffage principal et du mobilier d'époque. Dans ce décor simple et chaleureux, Valérie collectionne des couleurs et des motifs dont elle nourrit sa créativité. Elle s'amuse en apportant à chaque pièce sa fantaisie : elle a créée un jeu de lumière avec une mosaïque de vases en verre aux tons bleus et verts devant la fenêtre de la cuisine; le  bureau s'anime grâce à un tapis ethnique à l'accord de couleurs parfait. Dans son atelier, elle collectionne les tissus qui l'inspirent et expose sa propre collection, végétale, fraiche, légère. Elle explore toutes les matières comme le stuc, le plâtre et plusieurs techniques la peinture, le découpage, la vidéo...

 
Elle veut me montrer sa dernière création : une fresque qui couvre un mur entier et fait un trompe l’œil avec les portes de son salon. Valérie s'est inspirée d'un motif antique thaïlandais d'entrelacs peints avec les tons pastels très actuels. J'adore !
Valérie se définit comme " une artiste passionnée qui est marquée par le courant supports/surfaces, ainsi que l'art poétique. [Son] travail est influencé par les différentes cultures [qu'elle a ]découvertes lors de [ses] voyages dans le monde." 

Découvrez les créations de Valérie Marsaudon,   sur valeriemars.over-blog.com/
ses gravures, photos, poupettes !

Les pérégrinations d’une adepte du tram

L’adepte du tramway, c’est  Nora, journaliste et trentenaire qui occupe son temps libre à se balader dans Royan. 

Son moyen de locomotion, c’est le tramway, la Sardine de Royan, qui la transporte de la  Côte Sauvage à la Forêt de Suzac, des claires ostréicoles aux  boutiques de Pontaillac, ou encore, du port de Mortagne aux restaurants de Saint-Palais-sur-mer. 

Les stations de la Sardine sont nombreuses mais ne se ressemblent pas. A chacune d’entre-elles, c’est une nouvelle découverte.

La Sardine longe la côte de Beauté et fait la tournée des plages « Pontaillac, le Pigeonnier, le Chay, Foncillon… ». Nora adore prendre le tramway, elle pourrait rester là, assise pendant des heures. Rêveuse, elle regarde la mer et s’imagine dans ce minuscule  bateau de pêcheur qui rentre au port...

Mieux qu’une balade touristique, c’est un moment de pur bonheur pour le prix d’un ticket de tram. Quelle chance ! Nora est capable  de louper volontairement sa station, de prolonger le trajet, faire un tour de circuit à bord de la Sardine, juste pour le plaisir.

Mais, le plus souvent notre journaliste est pressée, elle griffonne son agenda déjà bien rempli et cale par-ci par-là un nouveau rendez-vous, « rdv Station place Rouge avec Jules, promenade Grde Conche».

Grande Conche sous la neige

Présentation de la Sardine de Royan

La Sardine de Royan, c’est le nom du nouveau tramway de la station balnéaire. Presque la copie de  son grand frère, celui qui sillonnait la côte de la Belle Epoque jusqu'à la seconde Guerre Mondiale. Mais, celui-là n’est pas tiré par une locomotive, il est équipé tout électrique, nouvelle génération, 0 pollution, s’il vous plait ! Inaugurée dans les années 2000, la Sardine longe toute la côte, et elle connaît un grand succès, si populaire qu’aujourd’hui circulent sur les voies la Sardine 1, 2, 3 et 4.  

Son nom remit l'expression « serrés comme des sardines » à la mode dans les rues de Royan - facile ! - et a longtemps été à l’origine de plaisanteries du genre « Ça sent le poisson, le tram approche ! ». A ce propos, la Compagnie du Tramway de Royan, propriétaire du réseau, rappelle que les wagons sont entièrement chauffés l’hiver, climatisés l’été et que, pendant les beaux jours, nous avons même la chance de voyager à l’air libre. 

Pour l’histoire : notre tramway a été baptisé "la Sardine"  en hommage à Robert Desnos, mort en déportation, qui passait ses vacances à Royan et en fit un poème. Pour ceux qui n’ont jamais lu ces vers, les voici : 

« Une sardine de Royan
Nageait dans l’eau de la Gironde
Le ciel est grand, la terre est ronde
J’irai me baigner à Royan
Avec la sardine 
Avec la Gironde
Vive la marine
Et salut au Monde. »